Histoire des Juifs du Pape

Les Juifs du Pape

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A Cavaillon, la présence d'une communauté juive est attestée par des documents d'archives dès le 13e siècle. Il est possible que cette présence ait été effective dès l'Antiquité. La lampe dite « d'Orgon » du 1er siècle, gravée d'une ménorah (chandelier à sept branches) en est peut-être la preuve.

Au Moyen-Age, cette communauté était parfaitement intégrée à la population locale, beaucoup de Juifs occupaient des fonctions importantes au sein de la ville. Toutefois, cette situation va se dégrader dès le 14e siècle. En effet, en 1307, Philippe le Bel chasse les Juifs de France ; en 1495, Charles VIII les chasse de Provence ; seul le Comtat Venaissin, terre Papale, leur reste ouvert. Cette tolérance est relative car les Juifs doivent porter un signe distinctif et seront contraints, au début du 17e siècle, à habiter les "carrières", équivalent provençal des "ghettos" italiens.

Les derniers représentants de la communauté juive de Cavaillon devant le tabernacle de la synagogue en 1913, fonds Jouve.

C'est à Cavaillon que fut instituée la première carrière. Au centre de la cité, elle occupait une impasse qui était totalement close tous les soirs. Les Juifs ne pouvaient en sortir que durant la journée. La vie s'organisait en son sein, tout particulièrement autour de la synagogue, à la fois lieu de culte collectif, salle de réunion pour les baylons (administrateurs de la communauté) et enfin école lorsque le Rabbin fait la classe....

C'est seulement à l'occasion du rattachement du Comtat Venaissin à la France en 1791 que le statut de citoyen étant accordé à tous, la communauté juive quitte la carrière, symbole de leur oppression passée. La vigilance de la famille Jouve en faveur de tout le patrimoine de Cavaillon a permis la conservation exceptionnelle de cet ensemble urbain (carrière, synagogue et bain rituel ou "Mikvé").