Le patrimoine d’une vie

Au-delà des collections constituées dans un but d'utilité publique, les Jouve ont la « manie » de tout conserver. Chaque trace de l'histoire de la famille, chaque élément digne de leur intérêt, est précieusement archivé : coupures de journaux, livres de comptes, correspondances, notes historiques, cartes de visites, programmes... Les Jouve nous apparaissent à la fois comme témoins de leur temps et passeurs d'un patrimoine commun.

Témoins d'une époque car leurs collections intègrent tous les aspects de leur mode de vie, celui d'une famille bourgeoise du XIXe siècle dans ses relations avec les autres (correspondances, carnets intimes, photographies...), son mode de fonctionnement (les relations familiales, ses revenus...) ou encore ses goûts et les modes du temps (la photographie, l'ameublement de la maison, la bibliothèque, les voyages...). L'exceptionnel fonds photographique garde la trace vivace et vivante de ce mode de vie.

La maison paternelle léguée, avec l'ensemble de l'Ilôt Jouve et du couvent des dominicains, à la Fondation Calvet, est l'expression de l'interpénétration de l'histoire intime des Jouve et de celle du territoire. Maison du Rabbin de la communauté juive de Cavaillon de 1774 à 1826, elle fut le lieu de l'activité commerciale des Jouve (le commerce "des graines (oeufs) de vers à soie") et leur habitation principale.